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Visite du Commandant Charcot

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Ce samedi 02 octobre, Le Maritime couvrait l’évènement de ce début de rentrée pour la marine marchande : l’inauguration du Commandant Charcot de Ponant, au Havre. Nous y étions conviés en tant qu'élèves pour le plus grand plaisir d’une vingtaine d’Hydros. Cela rentre dans notre volonté de proposer plus de visites et de sorties pour les élèves de la Marine Marchande. Le navire de 150m est en effet fortement médiatisé depuis quelques semaines : d’abord en embarquant plusieurs jeunes de notre école à son bord, pour le franchissement du pôle-Nord géographique (une première pour un navire français), et pour participer à la fin de l’armement du navire et son test en condition réelle. Médiatisé aussi pour ses caractéristiques. C’est un brise-glace, alimenté au gaz naturel, et qui dispose d’une propulsion hybride électrique. Médiatisé enfin car son baptême est célébré au Havre, à l’heure où les évènements maritimes français fastueux sont à compter dur les doigts de la main.

A bord, le navire rend hommage à la déjà bien ancrée notoriété de Ponant. Tout n’est que luxe, comme on peut apercevoir sur ces photos des locaux destinés aux passagers. Les équipements de navigation comme la structure même de sa coque sont conçus pour les glaces. Détection des glaçons, système de communication et de sécurité adapté aux hautes latitudes, coque renforcée et absence de bulbe d’étrave, où la forme particulière permet de monter sur la couche d’eau blanchie pour retomber dessus de tout son poids, ballasts aidant, et la fracturer à la manière d’une télévision trop lourde sur une planche de contreplaqué tenue sur 2 tréteaux qui avait déjà tendance à creuser au milieu. La glace, c’est fragile. Et le réchauffement climatique lui mène la vie dure. Pour limiter son impact le Commandant Charcot est donc comme dit plus haut alimenté au gaz naturel liquéfié, ce qui réduit considérablement la pollution due aux émissions atmosphériques (sans toutefois les éliminer). Mais la propulsion reste elle électrique ce qui permet une souplesse totale de variation d’allure, une grande puissance développée et la possibilité de disposer d’un système propulsif immergé totalement orientable dans tous les sens, qui rend la manœuvrabilité impeccable. Ses batteries de nouvelle génération permettent de compenser les variations d’allures importantes lorsque les hélices rencontrent de la glace par exemple, et ainsi de restituer ou d’emmagasiner de l’énergie, permettant aux moteurs thermiques d’être constamment à leur régime optimal.

En marche avant le navire peut briser une quinzaine de mètres de banquise, et si malgré tout il ne peut y arriver, le navire peut avancer en marche arrière en utilisant ses hélices en inox en tant que broyeur : chacune fait 17 MW, pour une puissance totale installée de 40 MW.  Tout cette technologie (que nous ne montrerons pas pour des raisons de confidentialité) n’est pas qu’au service de la simple croisière. Des scientifiques sont en effets accueillis à bord pour pouvoir explorer des endroits où d’habitude ils ne peuvent avoir accès. Des espaces réservés aux expériences scientifiques avec comme sur un navire dédié des laboratoires et des capteurs en tout genre. Au service de ce petit monde, un équipage composé de français, mais pas seulement. Le navire est en outre sous pavillon Wallis-et-Futuna, qui n’est pas le pavillon français international habituel mais un pavillon adapté aux contraintes Ponant, qui comporte il faut bien le dire quelques inconvénients pour les équipages présents à bord, sans s’étendre sur le sujet.

Le Commandant Charcot est donc le navire de croisière certainement le plus technologiquement abouti. Il n’est pas dévolu qu’au simple plaisir d’atteindre des zones inconnues, il propose un réel intérêt pour la science, s’il l’on exclue le fait qu’explorer le dernier endroit inexplorable est peut-être discutable.

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